Italie : un industriel blessé par balles, les enquêteurs suivent la piste anarchiste
Le patron
d’Ansaldo Nucleare, filiale du géant industriel italien Finmeccanica, a
été blessé lundi matin à Gênes (nord-ouest) par des tirs aux jambes en
pleine rue et les enquêteurs ont indiqué aux médias italiens suivre
l’hypothèse d’une piste anarchiste.
Roberto Adinolfi, un ingénieur de 53 ans
spécialisé dans le nucléaire, patron de Ansaldo Nucleare (qui produit
des réacteurs nucléaires de troisième génération), sortait de son
domicile en compagnie de son fils de 20 ans, quand deux hommes à moto
ont tiré sur lui à trois reprises, le visant aux jambes.
Il a reçu une balle dans une jambe et a été opéré d’une fracture au tibia. Ses jours ne sont pas en danger, a-t-on précisé.
« Notre collègue a été soumis à une
intervention chirurgicale et son état n’est pas particulièrement
grave », a assuré le directeur général de Finmeccanica, Alessandro
Pansa.
Selon l’agence Ansa, les enquêteurs
examinent l’hypothèse d’un attentat anarchiste en relevant que ces
derniers mois, certains groupements de cette mouvance ont appelé à
« passer à une phase qui puisse prévoir l’action armée ».
La mouvance anarchiste compte de nombreux militants à Gênes (centre).
Le fait de tirer dans les jambes avec une
arme semi-automatique rappelle les modalités des attentats des années
70 et des années de plomb du terrorisme, ont indiqué en outre les
enquêteurs.
Le procureur en chef du parquet de Gênes,
Michele Di Lecce, n’a en revanche pas voulu se prononcer, se bornant à
dire : « nous devons encore nous orienter, les premiers relevés sont en
cours ».
Si la piste politique était confirmée,
« il s’agirait d’un fait extrêmement grave, inouï depuis tant d’années,
symptomatique d’un climat extrêmement complexe », a réagi M. Pansa,
assurant que le groupe ne se laisserait pas « conditionné » par les
« intimidations ».
Plusieurs hommes politiques de gauche et de droite ont également exprimé leur indignation.
Pier Luigi Bersani, chef du Parti
démocrate, principale formation de centre-gauche, a condamné cet acte,
« signal préoccupant d’une montée d’un cran dans les tensions et la
violence », en rappelant que « l’histoire de l’Italie a malheureusement
été marquée par la violence et le pays a payé un lourd tribut de sang et
de recul politique ».
L’ancien juge anti-corruption Antonio Di
Pietro, leader du parti Italie des valeurs (centre-gauche) a souligné
que son parti, même s’il ne soutient pas le gouvernement de technocrates
de Mario Monti, ne cautionne en rien ce genre d’attaques.
« L’Italie des valeurs se bat pour la
légalité, la transparence et la justice sociale et considère criminel et
ennemi de la démocratie et des travailleurs tout acte terroriste et
violent », a-t-il indiqué.
Fabrizio Cicchitto, haut responsable du
parti PDL (droite) de Silvio Berlusconi a dénoncé « un signal en soi
très grave », tout en soulignant que les hypothèses « peuvent être
multiples ».
Presse terroriste (tempsreel.nouvelobs.com, 7 mai 2012)
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