Hier après-midi, deux grandes banderoles ont été 
attachées sur Saint-Gilles : une sur la Porte de Hal, l’autre en haut de
 la chaussée de Forest à l’entrée de St-Gilles. Sur les banderoles : 
"Forest, St-Gilles, toute prison est invivable. Détruisons toutes les 
prisons."
Pendant une bonne heure, des compagnons et compagnonnes ont ensuite distribué le tract ci-dessous aux passants.
Publié le 17/5/2012 sur Indymedia Bruxelles
St-Gilles, Forest,... : toute prison est invivable
Détruisons toutes les prisons
Depuis quelques semaines, la prison de 
Forest attire l’attention de quelques haut-placés, entre autre un 
procureur. Après sa participation active à l’envoi de milliers de 
personnes en prison (entre autre à Forest) ce  monsieur le procureur  
déclare que la prison de Forest est invivable, et ben... 
On se demande : n’est-elle pas dans cet état depuis des années ?
 À quatre dans une cellule pour deux, partage de couverts car il n’y en a
 pas assez pour tout le monde, pas de soins pour les prisonniers qui 
souffrent de tuberculose, pas plus qu’une heure de promenade par jour...
  Et comme cerise sur le gâteau : des actions de service minimum de la 
part des matons, ce qui aggrave toujours la situation en taule : pas de 
promenade, pas de visite, pas de douche, pas d’activités.
Puis, il y a eu le bourgmestre de Forest qui s’en mêlait et menaçait de déclarer le bâtiment insalubre. On s’est posé la question : qu’est-ce que ce serait, une prison vivable ?
 Qu’est-ce que ce serait une prison salubre ? 
Et nous n’avons pas trouvé de réponse. Même une cage dorée reste une 
cage, pas vrai ? L’Etat par contre a ses plans pour construire 10 
nouvelles prisons qu’il prétend « plus humaines » que les vieilles 
structures comme Forest, Saint-Gilles, Verviers (déclaré insalubre en 
automne 2011). Ce seront des établissements plus grands, avec plus de 
cellules, pour enfermer plus de gens. Ce seront des établissements 
propres, stériles, comme des laboratoires où on expérimente sur des 
gens : comment injecter la docilité ?
En vrai, ce qui inquiète les hommes du 
pouvoir, ce n’est pas tant la question de savoir si la prison de Forest 
est invivable ou insalubre, mais plutôt la possibilité, pas si 
lointaine, qu’elle devienne ingérable. C’est-à-dire,
 que les prisonniers rassemblent leur courage, n’attendent plus la 
« bienveillance » des haut-placés et se révoltent, pas seulement comme 
un cri de vie et de liberté, mais pour détruire de fond en comble la 
prison. Aujourd’hui, à Forest comme dans d’autres prisons, il y a une 
occasion à saisir : endommager les aspects vitaux de la prison (comme 
les canalisations, les circuits électriques,...) pourrait entraîner leur
 fermeture.
La révolte, la mutinerie sont des 
options imaginables, elles ont toujours été pratiquées depuis 
l’existence même des prisons. En Belgique, le bon déroulement de 
l’enfermement est perturbé depuis des années. Evasions, émeutes, 
protestations, prises d’otage des gardiens, des complicités dans la 
révolte se tissent. Dehors, de l’autre côté des murs de la prison, 
d’autres insoumis passent à l’attaque : agressions contre des matons, 
attaques contre les entreprises qui se font du fric avec l’enfermement, 
incendies contre les bâtiments de la Justice et de la police etc.
Mais si nous appelons à la révolte dans 
et contre les prisons, c’est aussi parce que dehors, nous nous 
retrouvons en fait en prison. Une prison à ciel ouvert, certes, mais qui
 enferme tout de même. Pour que chacun reste dans sa cage, la cellule de
 sa vie. Le nom de ces cellules varie à l’infini : travail, école, 
pauvreté,... et nous, les prisonniers, sommes surveillés de mille 
manières. Là aussi, nous appelons à la révolte. Révolte contre la ville 
carcérale où l’on habite, contre tout ce qui nous opprime et nous 
exploite. Si on réfléchit un peu, il y a mille manières pour perturber 
le fonctionnement quotidien du pouvoir. Pour transformer ce qui est 
invivable en ingérable. Pensez Bruxelles, il suffit de regarder autour 
de soi, plus à travers les yeux de la résignation, mais à travers les 
yeux de celui qui désire la liberté. En sachant que chaque geste de 
révolte, chaque refus de baisser la tête, chaque sabotage du train-train
 quotidien trouvera ses échos.
Le chaos et l’imprévisible sont les ennemis de l’ordre et du contrôle, le bordel est notre langage joyeux. 
Brique par brique, mur par mur, détruisons toutes les prisons.
                                   Quelques ingérables
 
 
 
 
 
 
 
 

 
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