USA : Le FBI s’attaque à l’anonymat sur Internet

Hier mercredi, le FBI a saisi un serveur qui se trouvait dans une baie partagée par Riseup Networks et May First/People Link dans un data center de New York. Le serveur est géré par l’European Counter Network (ECN), le plus vieux fournisseur indépendant de service Internet en Europe qui, entre autres choses, propose un service de renvoi d’emails anonyme (un remailer), Mixmaster. Ce service est la cible d’une enquête du FBI dans le cadre d’alertes à la bombe à l’université de Pittsburgh. Sont perturbés par cette saisie des universitaires, des artistes, des groupes féministes, des groupes de défense des droits des homosexuels, des centres sociaux, des archives de documentation et de développement de logiciels ainsi que des groupes sur la liberté d’expression. Le serveur faisait fonctionner la liste « Cyber rights » (la plus vieille liste de discussion en Italie sur le sujet), des collectifs de solidarité avec les migrants mexicains, les peuples indigènes et les travailleurs en Amérique Latine, aux Caraïbes et en Afrique. Au total, plus de 300 adresses emails, entre 50 et 80 listes de discussions et de nombreux sites webs ont été supprimés par cette saisie. Pas un seul n’est soupçonné d’être impliqué dans les alertes à la bombe.
Le FBI dit avoir saisi ce serveur parce qu’il hébergeait un service de renvoi d’email appelé Mixmaster. Ce logiciel est spécialement pensé pour rendre impossible le traçage des emails. Le système n’enregistre ni de journal de connexions, ni de détail sur ceux qui envoient les messages, ni sur la façon dont ces messages sont relayés. Le réseau Mixmaster a spécifiquement été conçu pour résister à la censure et soutenir la protection de la vie privée et l’anonymat. Les serveurs de renvoi anonyme d’emails fonctionnent en se connectant à d’autres serveurs de renvoi pour former une chaîne. Chaque membre de cette chaîne supprime les en-têtes de l’email de façon à rendre impossible de déterminer le vrai émetteur.
Le lien vers Mixmaster