lunedì 29 agosto 2011

fr/it - Contre toute autorité... ...Feu à volonté !


C’est la zermi couzin

Pas le temps de vivre, plus la force après des heures de taff à part pour allumer la télé, se lamenter autour de quelques verres de mauvais alcool, d’antidépresseur ou de Subutex, une petite prière et au lit. Sept heures de sommeil nerveux avant de recommencer la même journée de merde jour après jour, tout ça pour un peu de fric qui passera du porte monnaie du patron à celui du propriétaire, d’un commerçant quelconque aux caisses de l’Etat. Facile de tomber dans la dépression, facile de lâcher prise, d’accepter son sort et de se dire que rien ne vaut le coup, d’abandonner tout espoir d’autre chose, de ne plus se soucier, face à sa propre misère, du sort des autres. En quelque sorte, chacun sa merde. Hors de ma famille, de ma communauté, de mon clan, pas d’empathie, aucune solidarité. Au point où on en est, tant que le fric circule et qu’on peut en grappiller quelques miettes (allocs, petits business, minimas sociaux...) pourquoi penser au reste ? On peut aussi se créer l’illusion que la vie n’est pas si sinistre en se réfugiant dans le peu de satisfaction et de confort que la société veut bien nous laisser en échange de la paix sociale. De toute façon, avec deux mille ans d’esclavage derrière nous, pt’être bien que l’humain est fait pour vivre en cage, maître ou esclave.
Comme une caricature de ce que nous vivons tous un peu, par-ci par-là.

Poudrière

Vous vous dites peut-être que tout n’est pas si sombre, misérable et dépeuplé d’envie, ce n’est pas faux. Parfois des étincelles viennent mettre le feu à la poudrière pour prouver que ce monde n’est pas qu’un vaste cimetière peuplé de zombies. En Angleterre, il y a quelques semaines, c’est un torrent de révolte qui a ravagé les métropoles bien lisses et conformes. Il y a peu en France, et régulièrement encore, la rage rentrée du quotidien éclate à la gueule des patrons et de leurs flics avec pleine force. Clichy-sous-bois, Villiers-le-bel... La haine et la joie qui cohabitent dans un sursaut de vie. Récemment encore, ce sont les commissariats, les palais de justice, les préfectures, les prisons, les supermarchés qui ont cramé en Tunisie, Égypte, Syrie, Libye... et certainement pas pour les remplacer par des outils d’oppressions plus démocratiques.
Tout le temps éclatent des révoltes, dans les prisons, les écoles, les ateliers, les familles. Ici, un homme qui refuse les ordres de son patron ou de son sergent, là une femme qui place un boulon dans une chaîne de montage, ailleurs un enfant qui ne veut plus écouter ses profs ou un détenu qui refuse de réintégrer sa cellule.

Qui sont les idéologues ?

Ces révoltes, et même les révoltes en général, n’ont pas bonne presse. Alors on les rejette ou on les récupère. On tente de jeter le discrédit sur les émeutiers en les traitant de fous-furieux, de casseurs, de bandes, de gangs, de terroristes, manipulés par des idéologues. La révolte ne serait qu’une maladie ou un danger à traiter. On tente en même temps de jeter le discrédit sur les soulèvements en leur prêtant des intentions qu’ils n’ont pas : affrontements inter-communautaires, caractère ethnique, remplacement de dictateur etc. Ou alors on les récupère en y apposant sa propre idéologie : on dira que les révoltes au Maghreb cherchaient à instaurer des démocraties capitalistes calquées sur les modèles occidentaux, on dira que les émeutiers de novembre 2005 luttaient pour obtenir des CDI, on dira que les révoltes dans les pays placés sous tutelle du FMI ont pour but de redresser la barre économique du pays pour un capitalisme à visage humain. On récupère alors les indignés de la place Tahrir ou de n’importe quel autre endroit pour mieux rejeter les insurgés qui à côté refusent de tendre l’autre joue et rendent coup pour coup. On tente de placer des porte-paroles respectables : jeune diplômé, étudiant charismatique, avocat des droits de l’homme, politicien en exil, bourgeois philanthrope, mais tout cela n’est que piaillerie de journalistes et de politiciens.

Nous ne sommes pas bien intelligents, et pourtant. Pourtant, nous savons que tout est bien plus simple que cela. Plus que des constructions idéologiques, c’est le cœur qui nous dicte de briser cette paix, en dépit de notre petit confort. Il y a une logique implacable dans le fait de rendre les coups, de ne pas se laisser faire, de se révolter. Un réflexe vital, comme le chien qui mord la main du maître qui le bat avant de se demander s’il y a plus à perdre à la mordre qu’à se laisser battre.

Ce qu’il y a de plus sensé dans un monde insupportable c’est justement de ne pas le supporter ; et ce qu’il devrait y avoir de plus partagé entre nous, au-delà de cette misère commune, c’est bien la révolte contre cette misère, et la liberté qu’elle laisse entrevoir par les moyens utilisés et par les désirs qu’elle porte.

Ayons l’audace d’en finir avec ce monde, pour ne pas faire comme ceux qui sont morts de cette vie, persuadés que le courage consistait à la tolérer plutôt que de la défier.

La rébellion c’est la noblesse des esclaves.

Un peu de bon sens...

[Tract distribué à Paris, aout 2011.]

http://www.non-fides.fr/?Contre-toute-autorite



Contro ogni autorità... Fuoco a volontà!
È la miseria, caro mio!

Nessun tempo per vivere, nessuna energia dopo ore di lavoro tranne che per accendere la TV, lamentarsi in compagnia di qualche bicchiere di pessimo alcool, di un antidepressivo o del metadone, un abbozzo di preghiera e a letto. Sette ore di sonno agitato prima di ricominciare la stessa giornata di merda, giorno dopo giorno, tutto per qualche spicciolo che passerà dal portamonete del padrone a quello del proprietario, da un qualsiasi commerciante alle casse dello Stato. Facile cadere in depressione, facile lasciarsi andare, accettare il proprio destino e dirsi che niente vale la pena, abbandonare ogni speranza d'altro, senza curarsi, di fronte alla propria miseria, della sorte altrui. Vada come vada, a ciascuno la sua merda. Al di fuori della mia famiglia, della mia comunità, del mio gruppo, nessuna empatia, nessuna solidarietà. Al punto in cui siamo, finché c'è qualche soldo e si riesce a raggranellare qualche briciola (con prestiti, piccoli traffici, sussidi sociali...) perché pensare al resto? Possiamo persino crearci l'illusione che la vita non sia così sinistra rifugiandoci in quel po' di soddisfazione e di confort che la società è ben disposta a concederci in cambio della pace sociale. Comunque sia, con duemila anni di schiavitù alle spalle, può darsi che l'essere umano sia fatto per vivere in gabbia, padrone o schiavo.
Come una caricatura di ciò che, qua e là, più o meno viviamo tutti.

Polveriera
Magari vi direte che non tutto è così cupo, miserabile e privo di slancio, ed è anche vero. Qualche volta arrivano scintille a dar fuoco alla polveriera, a riprova che questo mondo non è che un vasto cimitero popolato da zombi. In Inghilterra, qualche settimana fa, un torrente in rivolta ha devastato le metropoli tutte lucenti e ordinate. Da poco in Francia, e regolarmente, la rabbia repressa quotidiana esplode con forza in faccia ai padroni e ai loro sbirri. Clichy-sous-bois, Villiers-le-bel... L'odio e la gioia che coabitano in un sussulto di vita. Recentemente sono stati i commissariati, i tribunali, le prefetture, le prigioni, i supermercati a venir bruciati in Tunisia, Egitto, Siria, Libia... e certo non per essere sostituiti con mezzi d'oppressione più democratici.
Scoppiano rivolte di continuo, nelle prigioni, nelle scuole, nelle fabbriche, nelle famiglie. Qui un uomo che rifiuta di obbedire al suo padrone o al suo sergente, là una donna che piazza un bullone in una catena di montaggio, altrove un bambino che non vuole più ascoltare il maestro o un detenuto che rifiuta di rientrare in cella.

Chi sono gli ideologi?
Queste rivolte, come le rivolte in generale, non godono di buona fama. O vengono rifiutate o vengono recuperate. Si cerca di gettare il discredito sugli insorti trattandoli da pazzi furiosi, da spaccatutto, da criminali, da terroristi, manipolati da ideologi. La rivolta non sarebbe che una malattia o un pericolo da combattere. Allo stesso tempo si tenta di screditare le sommosse attribuendo loro moventi che non hanno: scontri inter-comunitari, un carattere etnico, il rimpiazzo di un dittatore, e così via. Oppure le si recupera appiccicandovi sopra la propria ideologia: si dirà che le rivolte nel Maghreb cercano di instaurare democrazie capitaliste ricalcate sui modelli occidentali, si dirà che i rivoltosi del novembre 2005 lottavano per ottenere un posto di lavoro fisso, si dirà che le rivolte nei paesi sotto la tutela del FMI hanno lo scopo di raddrizzare il timone economico del paese per un capitalismo dal volto umano. Si recuperano allora gli indignati di piazza Tahrir o di qualsiasi altro posto per meglio respingere gli insorti che a margine rifiutano di porgere l'altra guancia e rispondono colpo su colpo. Si cercano di imporre dei portavoce rispettabili: il giovane diplomato, lo studente carismatico, l'avvocato dei diritti dell'uomo, il politico in esilio, il borghese filantropo, ma è solo il berciare di giornalisti e politici.

Noi non siamo molto intelligenti, eppure. Eppure sappiamo che tutto è assai più semplice. Più delle costruzioni ideologiche, è il cuore a suggerirci di rompere questa pace, a dispetto delle nostre piccole comodità. C'è una logica implacabile nel fatto di restituire i colpi, di non lasciarsi sopraffare, di ribellarsi. Un riflesso vitale, come il cane che morde la mano che lo percuote prima di chiedersi se ha più da perdere a morderla o a farsi bastonare.
Quel che c'è di più sensato in un mondo insopportabile è esattamente di non sopportarlo; e quel che dovrebbe esserci di più condiviso fra noi, al di là di questa comune miseria, è proprio la rivolta contro questa miseria, e la libertà che lascia intravedere attraverso i mezzi utilizzati e i desideri che trasporta.

Abbiamo l'audacia di farla finita con questo mondo, per non essere come quelli che sono morti in questa vita, ormai persuasi che il coraggio consista nel tollerarla piuttosto che nello sfidarla.

La ribellione è la nobiltà degli schiavi.

Un po' di buon senso...

[volantino distribuito a Parigi, agosto 2011, trad. da NonFides

http://www.finimondo.org/node/408

Nessun commento:

Posta un commento