Le métro de Montréal paralysé deux heures à cause de bombes fumigènes
AFP / 10 mai 2012 17h12
MONTREAL - Des engins fumigènes ont été lancés jeudi matin dans au moins trois stations du métro de Montréal, entraînant l’interruption du trafic sur l’ensemble du réseau pendant environ deux heures, a indiqué la police de la métropole québécoise.
Le service a été arrêté peu après 08H00
locales, à l’heure de pointe, après le signalement de fumée dans les
couloirs du métro, a indiqué un porte-parole de la police, Simon
Delorme. Aucun blessé n’a été signalé, tandis qu’une personne incommodée
par la fumée a reçu des soins sur place.
Le trafic a repris graduellement vers
10H00. Auparavant la Société de transport de Montréal (STM) avait mis
des autobus à la disposition des passagers évacués du métro.
La police, qui n’a procédé à aucune
interpellation, a ouvert une enquête, a indiqué M. Delorme. Elle avait
notamment l’intention de visionner les enregistrements vidéos des
caméras de sécurité.
Le ministre provincial de la Sécurité
public Robert Dutil, a qualifié l’incident d’intolérable, tandis que son
collègue des Transports, Pierre Moreau, a jugé que, peu importe la
cause que défendent les gens à l’origine de ces incidents, ils ne
doivent pas en faire subir les conséquences aux citoyens.
Des engins fumigènes avaient déjà été
lancés dans le métro et dans un centre commercial il y a deux semaines.
Ces incidents, sans conséquences autres que des retards pour les
voyageurs et dont les responsables n’ont pas été identifiés, étaient
survenus dans le contexte de manifestations, parfois violentes, des
étudiants québécois opposés à la hausse des droits de scolarité décrétée
par le gouvernement.
Ce conflit étudiant, déclenché début
février, est toujours en cours, une proposition d’accord du gouvernement
faisant l’objet de votes dans les assemblées générales d’étudiants des
établissements d’enseignement supérieur. Plusieurs assemblées ont rejeté
l’offre gouvernementale ces derniers jours.
Engins fumigènes : le métro de Montréal a été complètement paralysé
La Presse, 10 mai 2012 à 18h42
Pour une cinquième fois en quatre
semaines, la patience et l’humeur de milliers d’usagers du métro de
Montréal ont été mises à rude épreuve quand des vandales ont jeté au
moins trois engins fumigènes sur les rails, causant la paralysie totale
du réseau pendant près de trois heures. Des quatre événements similaires
survenus dans les dernières semaines, aucun n’avait causé une si longue
panne.
La première interruption a eu lieu à
7h46, quand un engin fumigène a été déclenché dans le tunnel près de la
station Lionel-Groulx.
Il semble dans ce cas
que trois jeunes femmes et un homme, dont le SPVM a publié les photos en
après-midi, aient réussi à entrouvrir les portes d’un wagon de la ligne
verte en marche pour y jeter la bombe sur la voie. Quand les portes
sont forcées dans un train en marche, plus de dix secondes après le
départ, le train ne s’arrête pas avant la station suivante. Les portes
ne peuvent ainsi s’ouvrir de plus de 10 centimètres.
Un citoyen qui se trouvait dans ce wagon
aurait ensuite discrètement photographié le quatuor et fourni ses
photos aux enquêteurs du SPVM, qui les a publiées en espérant obtenir
l’aide du public pour les retracer. Et il semble que cela ait porté
fruit, car l’enquête progresserait rapidement et les enquêteurs auraient
possiblement identifiés le quatuor, a-t-on appris en début de soirée.
Le train a été évacué à la station suivante, Lionel-Groulx, et les
jeunes se seraient voalitilisés.
Dans l’heure qui a
suivi, des incidents presque identiques sont survenus entre les stations
Jean-Talon et Fabre, sur la ligne bleue, et entre Préfontaine et
Pie-IX, sur la verte.
« J’ai vu une petite bombe au milieu des
rails, qui ressemblait à une canette. Elle dégageait une fumée blanche
pas trop intense », a raconté une usagère du métro à la station
Préfontaine. Tout porte à croire que les auteurs de ces deux
autresméfaits ne sont pas les même qu’à 7h46.
Les quatre lignes du métro sont
demeurées fermées pendant que les pompiers évacuaient la fumée, que la
police enquêtait et inspectait les lieux et les engins fumigènes
artisanaux utilisés, et que les ambulanciers s’assuraient que personne
n’a été incommodé par la fumée.
Aussi, les politiques du STM les obligent à fermer cinq stations en amont et en aval de celle où un tel événement survient. Ainsi, pendant trois heures, les quatre lignes du métro ont été complètement fermées, ou en partie seulement par moment. À 10h40, le service avait repris normalement et heureusement.
L’interminable rupture de service a semé
le chaos dans la ville. Des foules se sont agglutinées autour de toutes
les stations, à la recherche d’un moyen de se rendre à destination. Ils
sont entre 200 et 300 000 à avoir été affectés par la panne, selon la
STM. 185 autobus ont été mobilisés pour les dépanner, ce qui demeure
nettement insuffisant en pareille situation.
Au métro De L’Église, il n’y a pas eu de
fumée, mais il y a eu un mouvement de foule très dense dans les wagons
et sur le quai après l’annonce de l’attentat à l’engin fumigène. « Un
femme enceinte a presque perdu connaissance dans le wagon. Nous avons dû
nous mettre à trois pour la retenir. Une dame lui a offert del’eau puis
elle s’est assise et s’est sentie mieux. Cet acte de vandalisme, il
semble, aurait pu avoir des conséquences tragiques », a déploré de son
côté Martin Cloutier.
Les interventions des équipes d’urgence
ont causé de nombreuses fermetures de rues, ce qui a causé des bouchons
monstres partout en ville. Dans cette cohue où voitures, cyclistes et
piétons circulaient dans tous les sens, une femme qui roulait en BIXI a
été happée par une voiture et a été blessée à la tête, à l’angle des
rues Jean-Talon et deGaspé. On ne craint pas pour sa vie, mais elle a dû
être transportée à l’hôpital en ambulance.
Justement, tout ce trafic a causé bien
des maux de tête aux ambulanciers. « Le centre-ville est si paralysé que
cela a un impact pour nous. Nos véhicules ont du mal à se rendre
rapidement dans les centres hospitaliers », a expliqué Guy St-Pierre,
d’Urgences-santé.
La grande question est de savoir qui sont les auteurs de ces méfaits.
En avril, des actes
similaires à ceux de ce matin ont été commis à trois reprises, causant
des ruptures de service de plus courte durée. Un
matin, des sacs de briques ont été jetés sur les rails dans cinq
stations, et les freins d’urgence des trains ont été actionnés. Des engins fumigènes ont aussi été lancés lors d’une manifestation étudiante dans le Complexe Desjardins, le 25 avril.
Aucun de ces actes de vandalisme n’a été
revendiqué. La police, avec grande précaution, évoque la piste de
groupuscules de militants contre la hausse des droits de scolarité,
parmi tant d’autres suspects potentiels.
Autour des stations de métro et dans les
médias sociaux, les usagers en colère n’hésitent pas à montrer du doigt
les étudiants. « Ça ne va pas attirer la sympathie des gens envers la
cause étudiante », a dit un usager. Une étudiante qui a été retenue au
métro Jean-Talon a indiqué qu’elle n’est pas en grève mais appuie le
mouvement. Elle croit que ces gestes peuvent avoir été commis par des
étudiants, mais à l’initiative de petits groupes isolés.
« Je suis pour la cause, mais contre les
actes violents. C’est certain que c’est ennuyeux sur le coup pour ceux
qui sont pris là-dedans, mais il ne faut pas juste penser à son petit 15
minutes de retard. Si tout ça peut réveiller les gens, ça ne sera pas
trop mal », a-t-elle déclaré.
À la fin d’avril, le
SPVM a rendu publiques des images captées par les caméras de
surveillance du métro qui montreraient cinq suspects dans le dossier des
briques lancées sur les rails, ainsi que celui qui aurait jeté une
bombe fumigène dans le métro le 25 avril en matinée. Dans ce dernier
cas, il pourrait s’agir d’un militant pour la cause étudiante. Dans le
cas d’aujourd’hui, les quatre individus dont la photo a été publiée nous
montre de jeunes personnes ne portant aucun signe distinctif du
mouvement étudiant. Pas de carré rouge, ni de masque.
Des arrestations seraient imminentes
24H Montréal, 11/05/2012 06h56
MONTRÉAL - Les policiers seraient sur le
point, selon ce que rapportent plusieurs médias, de mettre la main au
collet de suspects qui auraient lancé des bombes fumigènes paralysant
ainsi toutes les lignes du métro de Montréal, en pleine heure de pointe,
jeudi matin.
Selon ce que rapporte le quotidien « La
Presse », au moins trois suspects seraient dans la mire des policiers,
soient Vanessa L’Écuyer, une étudiante en sexologie, François-Vivier
Gagnon, un étudiant en sociologie et Émilie Cloutier-Morin, qui elle
étudierait en géographie. Ils seraient tous dans la mi-vingtaine.
Toujours ce que rapporte le quotidien,
ces trois individus seraient d’ardents militants depuis le début du
conflit opposant les étudiants au gouvernement.
Vanessa L’Écuyer aurait même quitté
l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSE), il y a
quelques mois, ne la jugeant « pas assez radicale ».
D’autres suspects seraient également
recherchés par les policiers, puisque les bombes ont été lancées dans
différentes stations à seulement quelques minutes d’intervalle, ce qui
porte à croire que d’autres individus pourraient être impliqués.
Vers 7 h vendredi, personne n’avait été
formellement accusé de quoi que ce soit et c’est pourquoi le Service de
police de la Ville de Montréal (SPVM), refusait de confirmer ou
d’infirmer les informations rendues publiques.
La porte-parole Anie Lemieux expliquait
que « les enquêteurs travaillent toujours très fort pour tenter
d’identifier et de trouver, surtout, les auteurs de ces méfaits ».
Par ailleurs, la Société de transport de
Montréal (STM) assurait, jeudi après-midi, que plus d’inspecteurs
seraient en devoir, question d’éviter une autre situation similaire.
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