La police c’est la France, s’attaquer à la police c’est s’attaquer à la France !
Il est devenu insoutenable de faire à
chaque nouvel assassinat policier, échos aux dizaines, au
centaines d’autres qu’ils ont déjà perpétrés. Il est devenu encore
plus insoutenable de devoir le faire tout en se justifiant du
pourquoi, il n’y a pas de bonne police, et du comment, l’on ferait si
il n’y avait pas de police. La police est partout et elle se dote
chaque jour à mesure que le monde qu’elle défend s’écroule, de toujours
plus de moyen, de toujours plus d’impunité jusqu’à atteindre un
point de non retour. Derrière chaque flic se cache désormais un
assassin à la solde de l’État français et d’une partie de la
population qui le soutien encore. La police est l’un des trois corps
de contrôle que détient l’État français en plus de celui déjà puissant
du citoyen délateur. Depuis 2007 s’opère sous injonction d’une partie
des stratèges militaires français, une absorption, une
conjonction de ces trois entités, par l’uniformisation de leur
mode de présence, de leurs structures, de leurs pratiques, de leurs
équipements ainsi que du cadre légal de leurs exercices. Il n’est pas
sans rappeler que jusqu’alors la gendarmerie nationale était
concentrée dans des zones à faible population alors que la police
nationale, ou municipale, elles, étaient présentes dans des zones à
forte densité. Des lors, la cartographie du pouvoir policier a
beaucoup évolué. Il est facile de voir désormais défiler des
fourgons de gendarmerie dans sa cité, des voitures de police dans
son village et ainsi de suite. Les lignes ont été floutées parce qu’il
est clair qu’à mesure que l’idée d’appartenir à la France devient de
moins en moins désirable celle-ci tente à tout prix de se redonner de
la consistance en exigeant toujours plus de ceux qui doutent
d’elle. La France veut rétablir l’ordre parce que nous sommes de plus
en plus nombreux à ne pas croire en elle. Comme un bon père de Famille
qui voit ses enfants se rebeller après les avoir battus toutes leurs
vies, la France pense encore nous garder auprès d’elle alors que nous ne
cessons jamais de s’opposer à elle. La police armée, prête à tirer,
les médias dociles croyant encore qu’il y a d’un côté les voyous et de
l’autre les gentils petits citoyens, la crise économique qui
s’amplifie, la révolte qui couve comme du magma. Sarkozy, Guéant,
Hollande, vous ne résisterez pas à votre destin. La France et l’Europe
se meurt et c’est tant mieux, le peuple veut s’organiser sur ses
territoires sans vous, tenez-le vous pour dit, l’impunité va cesser.
La France, une certaine idée du vivre ensemble : Soit tu marches avec elle, soit elle te tue !
Il y a une semaine, il aura été
difficile de passer à côté tellement on a l’impression que les
médias s’en gargarisent alors qu’à l’habitude ils tentent
d’étouffer l’affaire, un homme de 28 ans recherché par les services, a été assassiné d’une balle dans le dos,
alors qu’il avait pris la fuite après qu’un équipage de police lui ait
intimé l’ordre de s’arrêter. Dès l’annonce de sa mort, les policiers,
soutenu par les obscurs syndicats de porcs, ont immédiatement
exprimés la légitime défense en prétendant que « c’était parce que
l’homme était armé et qu’il leur avait déjà tiré dessus, qu’il avait
répliqué face à lui, blessant mortellement la victime touchée à
l’abdomen ». Cette thèse, et nous l’observons une fois de plus, est la
version de La Police, qui défend l’un des siens. Très vite cette
version a été mise à mal par l’expertise. D’abord le
multirécidiviste n’était pas si dangereux que ça alors qu’on nous
le présentait une fois de plus comme un dangereux braqueur. Puis
l’évocation qu’il portait une grenade a très vite été transformée en
une « grenade non létale », une grenade factice quoi. Après ça
devient vraiment énervant, les policiers affirment avoir répondu à
des tirs de la victime, manque de pot les 6 balles de son chargeur
étaient toujours à l’intérieur lorsque le décès a été constaté.
Comme dans l’affaire de Wissam, assassiné par la police le 1er janvier à Clermont Ferrand,
comme dans tant d’autre affaire, nous voyons qu’il y a tout le temps la
version de la Police et notre version pas celle de la Justice qui
couvre toujours ces chiens en uniforme. Et les médias répètent
bêtement, parce que c’est leur boulot, les déclarations du préfet et
des syndicats de police. Ce qui fait que lorsqu’on apprend trois jours
plus tard que le policier n’a pas riposté mais bien tiré le premier,
qu’il ne l’a pas fait alors que le jeune homme était face à lui mais
bien quand celui-ci tentait d’échapper au tir, et que la balle ne l’a
pas perforé à l’abdomen mais bien dans le dos, l’on se dit que la
Police est belle et bien contre nous, que comme toutes les polices, elle reste une force d’occupation,
une force militaire qui main dans la main avec la justice peut tuer
tous ceux qui tentent d’échapper à son contrôle. Le climat qui règne en
ce moment est plus que tendu. La police française à déjà tué au moins 4
personnes depuis le début de l’année sans compter les victimes de
l’administration pénitentiaire, les blessés par tir de flash ball
ou toutes les victimes qui n’ont pas été recensées simplement
humiliées, ou ayant vécu les conséquences directes de l’impunité
des forces de l’ordre. Ceci doit être combattu !
Processus électoral, un dispositif visant à neutraliser la révolte !
Nous n’avons jamais rien attendu du
processus électoral, parce qu’il est clair qu’il n’a jamais rien
apporté d’autre que la misère et la mort. Tout
le monde savait, avant que cette mascarade électorale ne commence,
qui allaient être les grands vainqueurs, les finalistes de cette
grande loterie truquée, organisée par la Française des jeux de la
politique. Hollande et Sarkozy, deux nains paranoïaques et
mégalos qui n’ont rien d’autre à nous faire avaler que des pilules pour
accepter les prochains plans d’austérité. La différence des
élections de 2012 par rapport aux élections de 2007, c’est que le petit
Trujillo a déjà passé 5 ans à réorganiser le système déjà martial
de la Ve république afin de le rendre opérant sous la forme du coup
d’État permanent. En plus la crise économique ne s’était pas encore
pointée pourtant la plèbe avait eu l’occasion de se soulever par
deux fois en 2005 et en 2006 lors des émeutes de novembre et le
mouvement CPE. Aujourd’hui, rien, l’atmosphère demeure toujours
irrespirable, les hélicos survolant en permanence les villes,
les flics à chaque coin de rue, la bouffe qui vient à manquer, plus
rien ne peut redonner de l’espoir en ces institutions et en ce pays
de racistes qu’est la France. Nous ne sommes pas dupes, ces élections
ne canaliseront pas notre révolte. Maintenant c’est sûr on l’a
compris la France c’est soit tu l’aimes soit tu la Brûle. Certains
doivent en effet être déçus. Le Parti communiste, non sans avoir usé
de tout ses stratagèmes pour nous redonner espoir dans ce vieux
rafiot qu’est la France, n’a pas réussi à mobiliser malgré l’apanage
de son candidat social traitre, ami de Mitterand et grand
pourfendeurs des projets de libéralisation dans les années 80.
Mélenchon ne restera jamais plus qu’un nom de Jambon, tout au plus
celui d’un Rêve qui finit mal, scotché sur son canapé abruti par
l’espoir et la naïveté, en observant le visage des deux
présidentiables apparaître. Le pardon accordé aux enfants de la
colonisation n’y changera rien, personne ne peut pardonner, et le
sang coule toujours, comme nous le montre les liens avérés entre le
régime de Kadhafi et Sarkozy, comme nous le montre l’insoutenable
compassion et l’amitié des cadres socialistes avec le bourreau Ben
Ali et les anciens membres du RCD tunisien. Le retour sur terre est
délicat pour tous les petits citoyens ou militants qui y ont cru.
Comme leurs parents avaient cru en Mitterand, comme d’autre croit encore
aux bienfaits de la social Démocratie. Des petits cadres moyens, aux
petits bourges écolos qui n’auraient jamais pensé voter un jour
Communiste. Le réveil est terrible parce que d’un seul coup peut-être
ils se disent que le vote utile ne changera rien et que le vote tout
court est une supercherie. En tout cas, il n’a pas fallu une semaine
pour que la propagande sécuritaire ne revienne sur le devant de la
scène. Apres les fausses polémiques sur le voile, le Halal,
l’immigration, après avoir esquivé les critiques faites au pouvoir
et au capitalisme, Sarkozy et Hollande reviennent sur le terrain de
la guerre en cours pour tenter de récupérer les voix du FN. Parce
qu’il s’agit bien d’une guerre, entre ceux qui soutiennent le régime
et ceux qui le combattent, entre ceux qui se battent pour d’autres
formes de vie et ceux qui continuent de croire encore au rêve de
puissance de tout ces assassins. Ce qui se passe en ce moment
complique un peu les choses pour les gens qui croient encore en la
démocratie parce qu’il est de plus en plus difficile de croire aux
travail des juges, des policiers ou des législateurs, qu’il est de
plus en plus évident qu’il n’est pas possible d’attendre d’eux qu’ils
se comportent de la bonne ou de la mauvaise manière. Il n’y a plus à
attendre et cela se confirme aujourd’hui, les forces du régime se
dotent d’un arsenal encore plus puissant pour intensifier la guerre
qu’il mène contre tous ceux qui encore libres aspirent à autre chose. Si
l’on parle aujourd’hui de la Légitime défense ou de la présomption
d’innocence pour tous les policiers de ce pays c’est que la France est
prête à tirer dans le tas. Hier Wissam, aujourd’hui Mohamed, demain
peut être vous. Le stade suprême de la démocratie a été atteint,
c’est-à-dire le moment où le peuple se confond avec son régime. Si
aucune action appropriée n’est faite contre le régime dans les
prochains mois, c’est que nous rentrons dans la phase la plus totale
de la démocratie où derrière chaque citoyen pourra se loger un
policier. Le silence des électeurs, le calme précaire de la France est
un soutien au policier et au régime !
La présomption d’innocence et la
légitime défense inscrite dans la loi c’est un permis de tuer accordé
avec une médaille à chaque flic que ce pays compte. Vouloir s’attaquer
à la France aujourd’hui est nécessaire car elle ne pourra jamais
porter autre chose que cette mort-là qui rode !
Rapport police population, s’attaquer à la police c’est s’attaquer à la France parce que la France est sa Police !
Le fanatisme libéral, la folie de la
nation, l’invivable processus de socialisation ne peuvent être
appliqué en réalité sans une certaine dose de police, sans un
travail de renseignement avancé sur sa population. La société
française a le mérite d’avoir fait naître en son sein la désirable
idée de vivre ensemble et l’impossibilité même qu’elle ait lieu. Il
n’y a rarement eu dans une même Nation, une volonté aussi forte de
faire corps et une réalité quotidienne qui l’en empêche chaque jour
un peu plus. Plus la France nous rabache que l’on est libre plus on
constate l’inverse dans nos vies. Plus elle tente de nous rallier à sa
cause plus en réalité l’on tente de lui échapper. Plus celle-ci veut
maintenir son hégémonie plus de multiples forces apparaissent
pour lui faire face. Plus le régime de la France se durcit, plus
celle-ci s’isole et s’affaiblit en conséquence. Ainsi lorsque
apparaît la possibilité de doter la police de nouveaux arsenals
juridique ou militaire c’est qu’en réalité il n’existe que cette
possibilité pour faire tenir le pays. Qui hormis les policiers et
les citoyens qui la défendent voudra protéger la France ?
Imaginons-nous un peu, la Police armée de fusils à pompe, vadrouillant
dans de grosses cylindrées, toutes sirènes hurlantes, s’arrêtant
devant la première personne, la mettant en joue et faisant feu. Une
chose est sûre, si Sarkozy a reçu des policiers en civil à un meeting
de campagne, ces même policiers qui viennent d’assassiner un homme
gratuitement, c’est qu’il les soutient dans leurs actions, c’est
qu’il les félicite pour leurs missions et qu’il compte même en faire
un exemple pour tous les flics et les citoyens de France. Pour lui,
pour bon nombre de personnes, cela n’est pas un homicide volontaire,
ce n’est pas un meurtre, ni même un accident, c’est le travail de la
police. Un travail qui ne peut être critiqué vu que c’est la police
et que la police bin c’est la France. Aujourd’hui nous vous armons de
fusils à pompe (comme à Marseille depuis la mort d’un Baceux) demain
nous vous autoriserons à tuer, peut-être même qu’un jour vous
pourrez tirer dans la foule, sur les manifestants. Cela n’a rien de
choquant ! La police tue et c’est son travail ! Il faut travailler
plus pour gagner plus, les hommes du Raid l’ont bien compris ! Il
fallait tuer Merah pour toucher la prime, la médaille, le prestige !
Les élections sont les moments les plus
propices pour l’empire pour dévoiler son jeu. Le problème c’est
qu’en faisant ça il se dévoile lui-même. Pour gagner, tous les coups
sont permis. Aux oubliettes les affaires de corruption, de
détournement de fond public, de financement occulte des campagnes !
Au trou les subversifs, les révoltés, les marginaux ! Place à la
peur, la haine, le spectacle ! Ça au moins ça fait vendre des
bulletins de vote et comme il y a toujours autant de cons et de
connes pour les acheter, binh ca fait gagner ! Dans le même temps, l’on
voit bien comme personne n’est vraiment pris par cette campagne. On
n’accroche pas, on n’y croit pas, on sent que cela ne se jouera pas
là. Pas dans ces conditions, pas devant sa télé à regarder des débats
qui n’en sont pas, à écouter des déclarations, des mensonges qui se
répètent. Parce que cela est évident ! Il n’y a pas un seul jour ou
l’on n’entend pas des gens se plaindre, des gens maugréer sur l’État
ou son économie. Et puis si la télé donne à voir quelque chose, c’est
bien la misère et la révolte qui se répandent partout. Le chômage en
Espagne atteint plus d’un quart de la population. L’Italie, les Pays
Bas, l’Allemagne s’apprêtent à faire passer en force de nouvelles
coupes budgétaires. C’est du jamais vu en Europe.
Comment les dirigeants comptent-ils s’y prendre pour se rendre encore indispensables ?
Les cortèges de flics qui déboulent
sur les Champs Élysées est un indicateur de ce que la France nous
réserve. Il n’y a pas d’autre solution pour elle que de taper fort, de
montrer ses muscles avant que la situation ne s’envenime. Si rien
n’est fait pour s’opposer à la police, si rien n’est fait pour que tous
les flics de France ne se sentent pas chez eux alors il sera de plus
en plus difficile de vivre les vies que l’on veut. La police
assassine déjà en toute impunité, maintenant elle le fera plus
souvent, plus durement, parce que la loi est désormais entre les
mains de la police et l’ordre entre les mains de tous ceux qui la
soutiennent.
Ni pardon, ni Justice, organisons l’offensive !
P.-S. : Un petit
texte pour mettre en évidence le glissement ostensible du régime vers un
point de non retour. Il ne faut pas laisser passer ça, pour tous les
gens en lutte, ces propositions de lois, simplement évoquées, comme le
patriot act aux États-Unis après le 11 septembre, devraient susciter
bien plus de critiques qu’il n’y en a à cette heure.
Rebellyon, 1er mai 2012
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