giovedì 8 marzo 2012

Témoignage des camarades de Luca Abbà sur son accident provoqué par les flics


Il s’est dit beaucoup de choses sur le grave accident de Luca Abbà, habitant du Val Susa et opposé au Lyon-Turin, lundi 27 février au matin. Mais peu ont pu raconté de manière précise ce qu’il s’était réellement passé, et les images qui tournaient en boucle, spectaculaires, ne permettaient pas de comprendre la rage qui anime désormais, ici à Lyon, dans le Val Susa ou partout en Italie, celles et ceux qui s’opposent à l’expropriation des habitants situés sur le tracé du No Tav. Et dont Luca Abbà faisait partie, lui qui ne voulait pas, en ce tragique matin de février, qu’on l’expulse de son terrain. Ceci est un témoignage des personnes qui étaient avec lui ce matin-là.

Il y avait de l’orage dans l’air…

Et ce lundi matin, quel­ques minu­tes après huit heures est arri­vée la logi­que conti­nua­tion des inten­tions expan­sion­nis­tes des chan­tiers du Tav en Vallée de Suse. On s’est retrou­vés à très peu d’entre nous au chalet, encer­clés par cen­tai­nes d’agents de la police secours, qui enva­his­saient la Vallée Clarea (petite vallée à l’inté­rieur de la Vallée de Susa). La situa­tion sem­blait appa­rem­ment sous le contrôle de flics, quand sou­dai­ne­ment Luca, un acti­viste du mou­ve­ment, a réussi à trom­per les contrôles en grim­pant sur un pylône à haute ten­sion près du chalet. Un des deux flics qui le pour­sui­vaient est monté ino­pi­né­ment, avec une hâte inha­bi­tuelle, inconsi­dé­rée et sans aucun dis­po­si­tif de sécu­rité sur le pylône, tandis que nous étions tenus à dis­tance par un cordon de police et isolés en face de la porte du chalet. A ce moment-là Luca, en direct avec Radio Blackout mani­feste clai­re­ment et de façon incontes­ta­ble son inten­tion de résis­ter à l’expul­sion. Inquiets par la pour­suite ver­ti­cale bâclée à laquelle Luca est soumis, nous crions aux forces du (dés)ordre de s’arrê­ter. La réponse a été : « Pas de soucis, nous sommes pro­fes­sion­nels ». Quelques ins­tants plus tard, Luca est obligé de monter plus haut, afin d’échapper aux agents qui le pour­sui­vaient, et est fou­droyé par une décharge électrique de 50.000 volts. Son corps sans connais­sance tombe par terre de plus de dix mètres de haut. Dans nos têtes résonne « le mort » annoncé par les dis­cours du chef de la police Mario Manganelli et de l’ex-minis­tre de l’inté­rieur Roberto Maroni [Lire à ce propos le chapitre " Parler clair " de Lavanda 1]. Clairement cho­qués par les faits, tandis qu’ils nous empê­chent de nous nous appro­cher, le temps passe sans que Luca ne reçoive les secours néces­sai­res. C’est seu­le­ment après trente minu­tes qu’une ambu­lance arrive.

http://notavfrance.noblogs.org/lavanda/


Malgré le fait qu’il y aurait une per­sonne griè­ve­ment bles­sée et en danger de mort, les tra­vaux pour l’élargissement pro­cé­daient inin­ter­rom­pus, évident démons­tra­tion des prio­ri­tés des repré­sen­tants de l’état et des ouvriers pré­sents : le Tav est plus impor­tant que la vie humaine. Bien que nous insis­tions pour nous appro­cher afin de véri­fier les condi­tions de Luca, ils ont permis après long­temps seu­le­ment à l’un de nous de s’appro­cher de notre cama­rade. L’ambu­lance et l’héli­co­ptère, qui l’a enfin amené à l’hôpi­tal, ne sont arri­vés qu’une heure après la chute.

Nous écrivons ce com­mu­ni­qué afin d’infor­mer sur les faits réels qui ont eu lieu pen­dant l’expul­sion de la Baita Clarea, pour démen­tir les faus­ses ver­sions col­por­tées par les medias du régime, en addic­tion à toutes les voix et ver­sions qui sont en train de cir­cu­ler pen­dant ces jours. Il n’y a pas eu de négo­cia­tions entre nous et la police pour faire des­cen­dre Luca, aucun lacry­mo­gène n’a été uti­lisé, aucun har­nais de sécu­rité n’a été accro­ché par l’agent qui pour­sui­vait Luca sur le pylône, il n’y a pas eu de bar­ri­ca­des col­lec­ti­ves à l’inté­rieur du chalet. Dans l’après-midi seu­le­ment ils nous ont permis d’aban­don­ner le chalet, en nous contrai­gnant à assis­ter à la des­truc­tion de la Vallée Clarea et à la pan­to­mime des dépo­si­tions : l’énième acci­dent arrivé pour raison « d’ordre public ». L’exem­ple de Luca exprime ce que chacun de nous pos­sède dans son cœur, défen­dre sans hési­ta­tion cette terre à n’importe quel prix. L’éclair qui l’a touché res­tera gravé dans nos mémoi­res ainsi que l’indif­fé­rence mon­trée par les ouvriers et par les flics face à un fait d’une telle gra­vité. Nous te pre­nons dans nos bras, Luca, en atten­dant de te revoir au plus tôt à lutter entre ces mon­ta­gnes à toi et à nous si chères.

Les der­niers à s’en aller.

Traduit de l’italien – Rebellyon

http://rebellyon.info/Temoignage-des-camarades-de-Luca.html

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