lunedì 28 novembre 2011

MESRINE-Biography


(ARF #5 - LP "MORT AU PUNK" - ARTICLE AUGMENTE ET AGREMENTE)

Jacques Mesrine, la légende, le mythe, qu'en reste t'il plus de 20 ans après sa mort, si ce n'est quelques chansons de Trust et un souvenir diffus dans la mémoire collective ? Il n'est pas question de glorification, le personnage a ses torts et ses défauts que l'on ne peut pas passer sous silence (de toutes façon, toute glorification n'est que pure connerie, merde au culte de la personnalité !) Alors, c'est sûr, le personnage verse parfois dans le sexisme beauf ordinaire, qui, sous son concept de « femme de truand », demande à sa femme soit de se battre à ses côtés une arme à la main (et encore pas toutes), soit de se taire et de ne jamais intervenir sur sa vie, ça laisse quand même songeur... De toutes façons, si il nous a paru important de parler de Mesrine plus de 20 ans après son exécution, c'est par ce qu'il a écrit et revendiqué dans sa vie de gangster, une guerre contre la société, le système judiciaire et carcéral. Une envie quasi maladive de vouloir faire des hold ups, de braquer une banque en « musique » (avec le signal d'alarme déclenché) attendre les flics et au dernier moment s'enfuir pour braquer une autre banque située 100 mètres plus loin. C'est aussi pour ce qu'il a représenté pour une génération d'enragés à une époque où le terrorisme gauchiste, présent dans les pays frontaliers (Italie, Allemagne, Espagne) était absent en France.

Alors, pour éclairer quelques lanternes, la biographie de l'artiste :

Jacques René Mesrine né le 28 Décembre 1936 à Clichy. Tout d'abord, une première chose... on prononce "Mesrine" sans le "S" contrairement à ce qui est pratiqué couramment ! Alors... premier mariage avec Lydia de Souza en Juillet 55, il divorce l'année suivante et part pour la guerre d'Algérie. Il en revient trois ans après en 59 avec tous les honneurs pour s'être bien battu. Il écrira peu vis à vis de son expérience de la guerre, mais dans "Coupable d'Etre Innocent" il déclare : "J'ai fait 3 ans de guerre en Algérie... J'y ai subi un entraînement complet de sport de combat dans les commandos... On y apprend spécialement la strangulation par rupture des vertèbres cervicales..." Quand il revient, il s'oppose à quelques maquereaux du milieu parisien, commence par cambrioler des appartements, fait ses premières armes de sang froid lorsque des propriétaires le surprennent en plein cambriolage et qu'il se fait passer pour un inspecteur constatant les dégâts avant de s'enfuir. Suite à une étourderie de ses deux complices, il est arrêté en possession d'armes, conduit au commissariat, tente une évasion mais finit, en Janvier 62, à la prison d'Evreux. Libéré en Juillet 63, Mesrine a prit la résolution de se ranger et de mener une vie plus « normale », par amour pour sa nouvelle femme, Solé. Il trouve une place d'architecte débutant dans un cabinet, puis suite à un licenciement économique il se retrouve au chômage, par honnêteté, il ne cache pas son passé et ça ne facilite pas son embauche. Il finit par trouver au début 1965 une place de maquettiste, ayant caché son casier. Celui ci refait surface au bout de quinze jours et son nouvel employeur le jette. Le soir même il décide de reprendre ses activités. Fin 65, on lui propose un coup : dérober un carnet d'adresse dans la villa du gouverneur militaire de l'île de Palma de Mallorca en Espagne. Le cambriolage se passe mal et Mesrine se fait prendre. Devant son mutisme et un cambriolage étrange, les autorités espagnoles et l'ambassadeur français pensent avoir à faire à un agent des services secrets français (dû à son glorieux passé militaire). Après quelques temps en prison, il est mis en liberté surveillée sur l'île. Il aide un ami, David, à s' évader et quelques temps après il a la possibilité de revenir en France. Il tente un coup avec des faux dollars avec le fameux David, qui essaie de le doubler et qui finira éxecuté dans une forêt.

Avril 1966, naissance de son second enfant, Boris. Mesrine continue ses activités criminelles, échappe à une fusillade, règle ses comptes et décide en Octobre d'aller se calmer aux îles Canaries où il prend un restaurant à Santa Cruz de Tenerife. Il se sépare de Solé et gagne Genève pour braquer une bijouterie juste avant Noël 66. Quelques temps après, il prend une auberge en gérance à Compiègne avec sa nouvelle compagne Janou Schneider. Suite à une bagarre où il a étalé un para dans son bar, Mesrine face aux menaces de la police décide de mettre la clef sous la porte et de retourner dans sa propriété familiale. Menacé par deux proxénètes qui lui demandent des comptes sur Janou, Mesrine les fait disparaître et part en vacance avec sa compagne. Il écrit que c'est à cette époque qu'ils commencent à se balader systématiquement armés, elle et lui. Le 15 Novembre 67, ils vont dans un hôtel à Chamonix et en profitent pour réaliser un vol à main armée sur un industriel. Le vol ne rapporte pas grand chose mais Mesrine est content du sang froid de son amie et prévoit une vie de couple riche en. aventures !

Le 8 Décembre il braque une maison de couture à Paris, le butin (environ 120 000 francs) leur permet de faire un voyage qui les mena en Italie, Espagne, Portugal avant d'apprendre qu'il est recherché activement en France et de décider de s'installer au Canada. Il fuient le 6 Février 68. En Juillet, ils trouvent refuge dans un luxueux studio de Montréal. Janou travaille alors dans un hôpital et Mesrine a un poste dans un chantier de construction. Le chantier terminé, il rentre au service d'un milliardaire, Georges Deslauriers comme cuisinier. Il sympathise et le couple s'installe chez lui mais une dispute éclate entre Janou et le jardinier. Mesrine est remercié. Dégoûté d'être jeté chaque fois qu'il redevient honnête, Mesrine kidnappe Deslauriers le 12 Juin 69 mais le coup rate et ils doivent prendre la fuite avec toutes les polices du Canada à leur trousses. Le 26 Juin 1969, ils quittent le motel des Trois Sours à Percé et franchissent la frontière. Le 30 on découvre le corps de la patronne Evelyne Le Bouthillier. Mesrine décide de gagner Dallas, le 16 Juillet, ils font une pause par Cap Kennedy pour voir le départ d'Apollo XI, le soir même ils se font arrêtés par la police du Texas et ils sont incarcérés à Texarcana, pendant 10 jours. Mesrine et Schneider sont extradé au Canada à la prison de Ste Hyacinthe, où ils doivent répondre de kidnapping mais aussi, à leur grand étonnement, du meurtre d'Evelyne Le Bouthilier. Mesrine, après avoir été choqué du système carcéral inique des américains est impressionné par celui du Canada. Il déclara dans son autobiographie : « Tout y était d'une propreté exemplaire. Les gardiens, la direction nous reçurent d'une façon presque cordiale. On m'accorda tout de suite un parloir privé avec Janou et le droit de téléphoner à un avocat. Je croyais rêver et mon respect pour les Canadiens ne fit qu'augmenter. » Le 17 Août 1969, Mesrine et Janou s'échappent de la prison, Mesrine n'a qu'une idée en tête, retrouver ceux et celles qui l'accusent du meurtre pour leur demander des explications. Ils seront repris le lendemain et incarcérés au pénitencier de St Vincent de Paul. Finalement, Janou est condamnée à 5 ans et demi de prison, Mesrine 11 pour kidnapping et sont acquittés dans l'affaire du meurtre. Cette femme avait en fait été tuée par ses proches pour une question d'héritage, ceux ci avaient profité du passage de Mesrine dans la région pour lui imputer le meurtre. Mesrine est alors envoyé au pénitencier de St Anne des plaines.


Ce procès dans lequel Mesrine a du se défendre d'un crime qu'il n'avait pas commis l'a profondément marqué... "Oui lecteur ce que je suis devenu par la suite cette fausse accusation de meurtre en porte une très large de responsabilité...sans que je fuis les miennes pour autant." écrit il dans "Coupable d'Etre Innocent" le livre qu'il a écrit vis à vis de cette affaire.

Très rapidement, il monte un plan d'évasion avec quelques camarades. Une autre évasion venant de réussir, on fouille de près toutes les cellules et on découvre un poignard artisanal dans celle de Mesrine. Il est envoyé à l'U.S.C. (Unité Spéciale de Correction, équivalent des Q.H.S.) Les cellules, c'était 4 murs de bétons, une porte électronique, des bouches d'aérations pour l'oxygène et une trappe permettant le gazage des prisonniers, le toit étant constitué d'une vitre incassable sur laquelle se baladent les gardiens. Il y a de la lumière 24 heures sur 24, « certains n'en dormaient plus et détraquaient leur système nerveux jour après jour.jusqu'à la folie ou le suicide. » écrivit Mesrine. Les conditions de sécurité sont maximales mais Mesrine arrive à monter un plan d'évasion par la cour grillagée, à force de mois d'observation. Le 21 Août 1972, il découpe le grillage et parvient à s'échapper avec son ami Jean Paul Mercier. Il arrêtent une voiture et s'enfuient vers Montréal. En tout, ils sont 6 à s'être fait la belle, les 4 autres seront vite repris. Les deux en cavales seront cachés dans un appartement de Montréal par des ami(e)s. Le 26, ils décident de braquer deux banques en 10 minutes (butin : 26000 $ canadiens) à 180 km de Montréal, dans la région où Mercier habitait avant pour faire croire aux flics qu'ils étaient basé dans le secteur. Il retourne fissa à Montréal, laissant la police à son désarroi. Le 28 août, ils braquent la Toronto Dominion Bank à Montréal, le 31 ils y retournent pour un nouveau braquage et le 3 Septembre, à la plus grande surprise des caissières, ils s'en vont relever les compteurs et régler quelques comptes : Jean Paul Mercier et Jacques Mesrine attaquent l'U.S.C. de Saint Vincent de Paul, respectant une promesse de revenir armés pour libérer leurs anciens compagnons. L'attaque démarre par une fusillade nourrie, Mercier est blessé et ils ne parviennent pas à envoyer les fusils automatiques qu'ils destinaient aux prisonniers. Ils fuient in extremis et parviennent à s'en sortir. Une semaine plus tard, ils vont s'exercer au tir dans la forêt quand ils tombent sur deux gardes forestiers qui les reconnaissent, et, comme il l'écrivit plus tard : « Moins rapides qu'eux, nous aurions pu être étendus à leur place. » Suite au meurtre non prémédité des deux gardes, Mesrine et Mercier deviennent les ennemis publiques numéro 1 au Canada. Mesrine a beaucoup de regrets par rapport à cet accident, il ne souhaitait pas leur mort mais il pense qu'il n'avait pas le choix. « La loi autorise à tuer, elle ne fournit pas de gilet pare balles. »

Suite à cette avalanche d'évènements, les médias demandent à visiter les U.S.C., il y eu des scandales et finalement leur fermeture.

Il souhaite faire évader Janou, mais celle ci refuse devant les risques que cela comporte, elle est étroitement surveillée. Mesrine, Mercier accompagnés de Joyce et Lizon gagnent un palace à New York , le Waldford Astoria et fuient au Venezuela, à Caracas, en Octobre 72, où ils sympathise avec un policier haut placé et facilement « corruptible ». Lizon est blessée par un chien et doit retourner se faire soigner très vite, elle repart avec Mercier à Montréal, Mesrine ne les reverra jamais, Mercier serait tué par un flic deux ans plus tard. Le policier corrompu lui annonce qu'il est recherché par interpol, et qu'il doit fuir le Venezuela. Il décide de repartir en France. Il recommence les braquages à un rythme soutenu, de Décembre 72 à Mars 73 il braque plus d'une vingtaine de banques, la paie d'une usine ( 320 000 F .). Il prévoit que vu la tournure des choses, il sera bientôt soit mort, soit en prison, dans le second cas, il prévoit passer au tribunal de Compiègne pour une veille histoire il monte donc un plan d'évasion pour le futur.

Début Mars, il va dans un bar de souteneur pour régler une vieille histoire, le patron servait d'indic pour la police locale. Mesrine commence à détruire le bar, quand un flic rentre à l'intérieur, s'en suit une fusillade où Mesrine parvient à s'enfuir, le policier est très gravement blessé. 3 jours après il est arrêté près de chez lui à Boulogne Billancourt en pleine rue. Les flics montent chez lui, arrêtent Joyce et un copain, Michel, qui n'avait pas prit soin de téléphoner pour s'assurer que tout allait bien. Les autres furent plus rigoureux et surent que Mesrine était arrêté. Mesrine se retrouve à la Santé le 11 Mars 73. Il déclare aux policiers qui l'interroge que dans 3 mois il sera dehors. Comme prévu il repasse pour une affaire mineure au tribunal de Compiègne.

Le matin du procès, le 6 Juin 73, il se plaint de douleurs fictives au ventre, il demande à aller aux toilettes et y récupère un pistolet qui l'attendait là. Devant le juge il sort son arme en une fraction de seconde et menace de l'exécuter. Il le prend en otage jusqu'à la sortie et parvient à s'échapper une nouvelle fois.

2 semaines après, le 21 Juin, il braque la paie de l'imprimerie Lang, rue Curial dans le XIXème arrondissement de Paris. Peu après Mesrine va retrouver clandestinement son père mourrant à l'hôpital puis Joyce sort de prison, elle échappe aux policiers qui la filait et retrouve Mesrine. Ils vont s'installer à Trouville jusqu'à Septembre où elle repart pour le Canada. Le 9 Août il braque le crédit lyonnais de l'avenue Bosquet à Paris (VIIème) butin : 15 millions d'anciens francs. Le 27 Septembre, il braque coup sur coup deux banques boulevard Barbès mais son appartement a été localisé par la police. Le lendemain, le commissaire Broussard (le père d'un des premiers punks parisiens, soit dit en passant) tape à sa porte et s'en suit une des interpellations les plus saugrenues. Mesrine qui est avec une jeune fille (Francine) demande à Broussard de l'autre côté de la porte de lui promettre de ne pas la garder plus de 24 heures et de la libérer ensuite, il accepte et Mesrine lui demande vingt minutes après il sortira désarmé. Cela lui permet de détruire toutes sortes de faux papiers et autres documents. Au bout des vingt minutes, Mesrine demande à Broussard de rentrer sans gilets pare balles car, selon lui, il avait été donné et il avait son arrestation sur un plateau. Là les versions divergent, selon Mesrine, Broussard serait rentré et il aurait trouvé Mesrine un cigare au bec lui servir le champagne, d'après Broussard, celui ci lui aurait épondu de faire de même et ce serait Mesrine qui serait sortit désarmé. Quoiqu'il en soit, Mesrine retrouve une nouvelle fois la prison. Octobre 74 au Canada, Joyce et une amie à elle parviennent à faire passer des armes à Mercier et à 4 de ses compagnons qui réussissent à s'évader. Mesrine compte sur eux pour préparer une opération commando pour le libérer. Malheureusement un braquage tourne mal et Mercier trouve la mort dans une fusillade. Mesrine se tourne alors vers un compagnon de cellule, Willoquet, qui prépare une évasion montée par Martine, son amie. Celui ci s'échappe sans faire profiter Mesrine de son plan. Un fois dehors il lui promet de l'aider à s'évader. Il prend du retard, mène Mesrine en bateau et finit par se faire reprendre le premier décembre 1975. Cela fait quelques temps qu'il peut revoir Janou une fois par mois au parloir. C'est à ce moment qu'il écrit « L'instinct de mort » à la barbe de l'autorité pénitentiaire et parvient à le faire sortir et publié en Février 77.

Le 19 Mai 1977, après 2 semaines de procès il est condamné à 20 de prison pour attaque à main armée, recel et port d'armes par le juge Petit. Durant ce procès il arrivera même à balancer à la figure du juge les clés de ses menottes pour prouver la corruption de la justice et de la police. Il est transféré au QHS de la Santé , où il va commencer sa lutte contre ce système d'enfermement maximal. Mais ces 20 ans, il ne les fera jamais, un an plus tard, le 8 Mai 78 il réussit son évasion de la prison de la Santé. Jacques Mesrine et François Besse sautent le mur, suivit par Carman Rives qui sera tué par un policier à peine dehors. (On peut retrouver le plan de l'évasion dans la compile de Maloka en soutien à l'ABC « Au pied du mur » sur la page de La Fraction , soit dit en passant.).

MESRINE A LA SANTE EN 1977

Commence alors la cavale pour Besse et Mesrine, qui braquent une armurerie, puis le caissier payeur d'une imprimerie. Le 26 Mai suivant, ils braquent le casino de Deauville, ils s'en sortent tout juste sous une fusillade « nourrie ». Mesrine, commence alors un combat plus politique, il écrira pendant ces quelques mois qui lui reste son second livre, « Coupable d'être innocent ». Il dira « Est-ce qu'il veulent une bande à Baader ? S'il faut en arriver là, on y arrivera. Je vais m'organiser. Et je ferai un parcours sans faute. » Le mois suivant c'est la société générale au Raincy qui est braquée, le 30 Juin. Il rencontre peut de temps après sa dernière femme Sylvia Jeanjacquot. Il fait une interview avec Isabelle Pelletier pour Paris Match où il dit qu'il sait que « ça se terminera mal » (Celle ci sera alors mis en examen). Ils quittent la France pour la Sicile , ensuite en Août voyage en Algérie, puis de Septembre à Novembre à Londres. Il revient par Bruxelles et le 10 Novembre 1978 il tente d'enlever le Juge Petit à Paris. L'alerte est donnée mais il parvient à s'échapper. Son complice « Nounours » est arrêté et il donne la planque.vide depuis peu. Il donne ensuite une interview pour Libération au (fameux) Gilles Millet. En Mai 1979 il emménage rue Béliard dans le XVIIIème. Le 21 Juin 1979 Henri Lelièvre (qui a fait fortune dans l'immobilier) est enlevé et séquestré à Maresché dans la ferme du Breuil. Mesrine et son complice réussissent à récupérer une rançon de 6 millions de francs le 28 Juillet. Lucien Aymé Blanc, de l'OCRB s'occupe alors d'enquêter.

PORTE DE CLIGNANCOURT, VENDREDI 2 NOVEMBRE

Le 19 Août, l'Elysée créé une unité anti-Mesrine, Christian Bonnet donne l'ordre au chef de la police judiciaire, Bouvier, de tout faire pour l'avoir mort ou vif (!), 40 policiers ne travaillent à partir de là qu'à ça. Mesrine fait part à Libération son désir de se retirer mais il a encore un compte à rendre. Le 10 Septembre, il tend donc un guet-apens au « journaliste » Jacques Tillier, ancien flic, qui officie dans le « journal » Minute. Il le convie à une interview dans une grotte de Creil (77) puis le roue de coups et le laisse pour mort. Celui ci avait déclaré dans ses colonnes que Mesrine n'hésitait pas à trahir ses ami(e)s. Aymé Blanc récupère des infos par des indics à son ami (!) Tillier et apprend que le complice de Mesrine c'est Charlie Bauer. Il est pris en filature et cela aboutit le 31 Octobre, à la localisation de la planque, rue Béliard. Le 2 novembre suivant, Mesrine et sa compagne prennent leur voiture et tombent dans un piège porte de Clignancourt : 21 balles haute-vélocitées atteignent Jacques Mesrine, elle, elle s'en tirera de justesse. Plus tard dans l'après midi c'est Bauer et sa femme qui seront ceinturés et emprisonnés.


Mesrine est enterré au cimetierre de Clichy. Il avait 43 ans quand il entra dans sa dernière cellule, celle dont on ne s'évade pas.

Notre chanson est faite de quelques fragments de l'autobiographie de Mesrine (L'instinct de Mort), certains passages sont aussi des phrases que Bernie Bonvoisin (Trust) avait déjà adaptées du même livre pour écrire la plupart des textes de leur second album (Répression) et que l'on a retouché.

Cette autobiographie, écrite à la Santé en 77, a été éditée par Jean Claude Lattès mais la maison d'édition ayant pratiqué une rétention de droits, Mesrine leur a éxigé 230.000 f de dommages et intérêts puis devant leur refus les a menacé de mort, ils ont alors arrêté sa publication. Il fut réédité en 1984 par Champ Libre.

Juste après sa mort une maison d'édition québecoise a publié un ultime récit écrit par Mesrine : "Coupable d'être innocent" qui reprend l'affaire du motel des 3 soeurs à Percé au Quebec. Mesrine écoeuré de voir la justice et la police main dans la main fabriquer une fausse culpabilité règle ses comptes et expose des éléments qu'il n'avait pu révéler lors du procès. Ce livre, extrèmement rare, fut publié juste après sa mort, début 1980 aux éditions France Amérique, et non aux éditions Stanké comme nous le croyiions précédemment. Peut être fut il publié plusieurs fois, les éléments nous manquent pour pouvoir apporter plus de réponses. On peut juste ajouter que quelques photos inédites rendent cet ouvrage encore plus passionnant !



Un petit mot pour rappeler à propos de l'affaire Jacques Tillier que pour ces gens là, que ce soit en Septembre 79 comme n'importe quel autre jour, pas de pitié ! Son geste fut souvent critiqué, mais l'exécution d'un « journaliste » d'extrême droite ne nous tire pas les larmes. Notons pour terminer que France 3 a passé il y a deux ans maintenant un documentaire sur Jacques Mesrine qui s'attachait surtout aux dernières années de sa vie (celles qui manquent dans l'Instinct de Mort) et qui pointe quelques faits étonnant : Mesrine était condamné à mort officieusement sans procès par Valérie Giscard d'Estaing alors qu'aucun crime de sang ne lui était reproché sur le sol français. Est-ce son insolence et son insurrection face au régime judiciaire français qui l'ont envoyé dans « une cellule dont on ne s'évade pas ». Peut être, mais il n'y a pas que ça : un épouvantail qui tient la une de la presse, c'était très utile pour certains qui préféraient rester discret avec leurs histoires de diamants et de rois africains. mais les élections approchant, le problème se devait d'être réglé radicalement.

EXTRAIT DE FRACTURE D'UNE VIE DE CHARLIE BAUER

Mesrine reste pour nous, 20 ans après sa mort, un personnage très ambigu, mais la lecture de l'autobiographie de Charlie Bauer, un autre enragé de première (et qui mériterait qu'on s'y attarde beaucoup plus) jette un oeil différent sur l'ennemi public n°1, pour ceux et celles qui auraient la chance de tomber sur son livre (qui vient d'être réédité avec une postface "quinze ans après") on peut y trouver quelques dialogues savoureux entre le vieux briscard et le méridional (voir ci contre). Leur collaboration sera tout de même très intéressante. Il faut retenir que les deux prévoyaient entre autre d'attaquer à la dynamite des QHS, car Bauer était très engagé sur ce sujet, après des années de prison et de lutte entre grand banditisme et militantisme politique d'extrême gauche.

Pekatralatak

http://actiondelarevo.free.fr/ACTIONNAIRES/MESRINE/ACCEUIL/glob%20edito.htm

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