giovedì 25 agosto 2011

La rébellion c’est la noblesse des esclaves


Citoyens,

Après avoir entendu les discours du maire de Carrare et du sénateur Pecchioli sur la Résistance, nous ressentons la nécessité de vous parler du même sujet et, étant d’anciens partisans, nous pensons en avoir le droit.

Quand les politiciens nous parlent de la libération de Carrare, ou en général de la libération de toute l’Italie, ils utilisent un euphémisme ridicule pour ne pas dire ouvertement que l’Italie a simplement changé de patron : avant commandait le capitalisme fasciste, aujourd’hui c’est au tour du capitalisme philo-fasciste et fasciste en puissance. Hier, le peuple était un esclave tremblant, aujourd’hui c’est un esclave tumultueux : esclave non seulement des riches, mais aussi de leurs serfs, comme ceux qui ont parlé dans le théâtre Animosi.

Le sénateur nous a carrément dit que la Résistance n’avait pas été trahie, mais personne n’a pu lui demander ce qu’il entendait par Résistance. Les hommes de son parti qui ont participé avec les anarchistes à la lutte de libération contre le fascisme voulaient réaliser en Italie la liberté et la justice sociale et économique, sans laquelle il n’y a aucune liberté. Aujourd’hui, nous les voyons prosternés devant le Pape et l’Etat capitaliste qui les paie pour les avoir de son côté : humbles serfs d’un Etat clérico-capitaliste qu’ils voulaient auparavant abattre... Malgré cela, le sénateur est venu à Carrare pour nous dire sans vergogne que la Résistance, entendue comme lutte contre toutes les injustices sociales, n’a pas été trahie ! ! !

Cohérence du sénateur communiste !

Evidemment, celui-ci a beaucoup appris de l’Eglise catholique, selon laquelle l’idéal chrétien n’a jamais été trahi, pas même après Torquemada, Giordano Bruno et l’Inquisition catholique ! ! !

Entre-temps, le sénateur communiste trompetait contre le terrorisme des « subversifs », mais ne pipait mot contre le terrorisme de l’Etat bourgeois au sein duquel, et par réaction logique, naît le terrorisme de ceux qui veulent en finir avec les entraves capitalistes et les injustices sociales croissantes.

Le sénateur lance des flèches contre les rebelles qui sortent des entrailles putrides d’un Etat exploiteur qu’il entend défendre à tout prix, mais il ne dit rien contre les crimes toujours plus nombreux et ignominieux de la classe politique qui pousse la République dans une mer de boue afin de rebâtir l’Etat fasciste !

Le sénateur Pecchioli ne voit pas le chômage de millions d’ouvriers, ne voit pas des millions de mères à la recherche d’une maison, ne voit pas ceux qui vivent encore dans des taudis, et ne voit pas la jeunesse qui se drogue car elle n’a plus ni confiance ni espoir dans une amélioration sociale.

Pecchioli ne voit pas les vols infinis qui rendent les riches toujours plus riches et les travailleurs toujours plus pauvres. Surtout, il ne voit pas la présence des “baïonnettes” militaires toujours plus nombreuses en défense des exploiteurs du peuple.

Selon Pecchioli, Spartacus n’aurait pas dû lancer les esclaves contre les oppresseurs impériaux, mais plutôt attendre sans violence que la lex romana réalise pacifiquement la justice et le progrès politique sous l’impulsion des sénateurs !

Carlo Pisacane [1] —toujours selon Pecchioli— n’aurait pas dû libérer les détenus de Ponza ni essayer de libérer les esclaves de Sapri ; il devait attendre gentiment, tranquillement, pacifiquement, que la justice légale se fasse !

Alors, soyons tous gentils en attendant que Pecchioli, le Pape et son clergé réalisent la justice sociale !

Mais nous, seigneurs, nous disons au peuple que la rébellion c’est la noblesse des esclaves.

Extrait de l’Amico del popolo n°30 (février 1978-mars 1979).
Notes

[1] Carlo Pisacane (1818-1857) : Fils cadet d’une famille noble de Naples, il fuit son milieu en 1847 et renonce à la carrière militaire pour une femme mariée. Sa révolte contre la société bourgeoise l’amène à rejoindre les troupes républicaines qui occupent Rome en mars de l’année suivante. Il y devient vice-ministre de la guerre avec l’appui de Mazzini, avant de devoir s’exiler en France, Angleterre et Suisse jusqu’en 1857. Il se sépare des idées autoritaires et des nationalistes italiens comme Mazzini, prônant la création d’une fédération de communes plutôt que d’un nouvel Etat. Le 25 juin 1857, parti de Gênes avec vingt camarades, ils s’emparent d’un navire entre la Sardaigne et la Tunisie et débarquent sur l’île de Ponza. Là, ils libèrent près de 328 prisonniers (républicains incarcérés et militaires en punition), avant de les porter à Sarli le 28 juin. Les forces sur lesquelles ils comptaient pour appuyer la révolte contre le royaume de Ferdinando II de Naples y sont absentes. Isolés face aux troupes royalistes des Bourbons, ils sont décimés. Pisacane se suicide le 1er juillet plutôt que d’être capturé. La veille, les tentatives d’insurrection mazziniennes à Livourne et Gênes échouaient à leur tour. Ses camarades survivants à la reddition resteront emprisonnés jusqu’à la fin du royaume de Naples, que Garibaldi réussira à abattre trois ans plus tard, en 1860.

http://www.non-fides.fr/?La-rebellion-c-est-la-noblesse-des

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