martedì 10 gennaio 2012

(it/fr)-Fuoco a tutte le prigioni!


La prigione… Tutti abbiamo una vaga idea di cosa sia: un reportage visto in TV, l’ennesimo assassinio da parte dell’amministrazione penitenziaria che leggiamo nella cronaca dei giornali, qualche breve indignazione poco impegnativa di tanto in tanto. Tutti ne sentiamo parlare, ma facciamo come se non esistesse. Come se decine di migliaia di noi non fossero, ogni giorno, ostaggi dello Stato, soli nelle loro peripezie carcerarie individuali, isolati da tutti e repressi in silenzio. Eppure siamo in molti ad avere un fratello, un’amica, un cugino in cella, ad andare ai colloqui con una persona cara incarcerata, siamo in molti a finire col ritenere tutto ciò banale. Una breve detenzione, dopo tutto, non siamo in pochi ad averla provata, una volta, due volte, tre volte o più, da vicino o da lontano, direttamente o per procura.

Rinchiudere degli esseri umani in gabbie di qualche metro quadrato per mesi o anni, annichilirne ogni volontà, spremerli come limoni, distruggerli, impedir loro di amare, perseguitarli, drogarli, picchiarli, giudicarli, ucciderli, trattarli come nessuno oserebbe trattare una merda e sottometterli ai lavori forzati; la galera è la barbarie in tutta la sua banalità, è il dominio totale di una manciata di sadici e di piccoli esecutori obbedienti. È l’ultimo sibilo di una pallottola che ci è stata ficcata in testa mentre tutti guardano altrove, troppo preoccupati per la propria miseria. È il modo in cui il mondo si vendica della tua anormalità o della concorrenza. È una delle maniere con cui questo mondo impone la pace.

Ma il carcere ha perlomeno il merito di chiarire le cose: niente chiacchiere o quasi, una società che ha bisogno di prigioni per conservarsi è una società che ha dichiarato guerra a una parte di sé. Una società che s’inorgoglisce nel gestire con tanta violenza queste fabbriche di morte è una società che porge il proprio collo alla ghigliottina della rivolta, che giustifica la necessità della propria distruzione. Potranno anche riformare le prigioni da cima a fondo, rivestire d’oro le celle, climatizzarle o ridurre la lunghezza dei manganelli, ma i colpi faranno sempre male allo stesso modo e la prigione resterà lo stesso problema di sempre. Ciò che conta è l’audacia della libertà, non la vigliaccheria dello status quo della riforma della costrizione.

Una prigione accettabile è una prigione che brucia.

Si parla già di una trentina di morti nelle carceri a partire dall’inizio dell’anno [in Francia, NdT]. Hanno ancora il coraggio di parlarci di suicidi e di incidenti… Hanno ancora il coraggio di insinuare che è anodino impiccarsi in una prigione, che è anodino morire “accidentalmente” sotto i colpi dei secondini o di altri detenuti. Ci parlano di “suicidi” per far credere che ad uccidere non siano l’Amministrazione penitenziaria e lo Stato. Ma per noi ogni morte in prigione è un omicidio commesso da loro. Considerare le cose diversamente vuol dire affermare che le condizioni di vita fuori e dentro sono le stesse. Significa sostenere che il carcere non esiste. Eppure il dentro e il fuori si differenziano solo per grado di intensità. La prigione non è altro che il riflesso esagerato di questa società che si guarda in uno specchio deformante.

In prigione tutto è peggio che fuori, eppure tutto è talmente uguale a fuori…

La stessa merda, gli stessi meccanismi autoritari, lo stesso potere, la stessa violenza inerente la pace sociale, la stessa schedatura, gli stessi rapporti schifosi fra le persone, siano essi economici o sociali.

È difficile parlare serenamente della prigione. È difficile non scivolare nell’atmosfera appiccicosa che essa sparge attorno alle nostre vite. Ma non saranno le lacrime a farla finita col carcere, al contrario, nelle lacrime si può solo affogare. L’indignazione non ha mai fatto cadere un solo muro e non la faremo mai finita con la prigione attraverso il Diritto o la Legge, perché è con le loro pietre che è stata costruita.

In questa società che ha bisogno di rinchiudere: prigioni, psichiatri, centri per clandestini, fermi di polizia, collegi, scuole, ospizi, campi umanitari, fabbriche, ospedali, riformatori, edifici con sbarre, istituti di reinserimento scolastico, ecc. In questa società in cui alcuni scelgono di diventare secondini, giudici o sbirri, la nostra scelta è chiara: fuoco a tutte le prigioni. Fuoco allo Stato.

Le prigioni devono essere distrutte una per una, pietra su pietra, secondino per secondino, giudice per giudice.
Distruggiamo le prigioni distruggendo la società, perché una società che ha bisogno di rinchiudere ed umiliare è essa stessa una prigione.

Distruggiamo le prigioni con rabbia e con gioia.

(manifesto comparso sui muri di alcune città, giugno 2011)

PDF-Affiche-Prison-A2-Couleur
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http://www.non-fides.fr/?Fuoco-a-tutte-le-prigioni


Feu à toutes les prisons !

La prison... On en a tous vaguement une idée, un reportage à la TV, un énième assassinat de l’administration pénitentiaire à la rubrique faits divers des journaux du jour, de brèves indignations à peu de frais par-ci par-là. On en entend tous parler, et on fait comme si cela n’existait pas. Comme si chaque jour des dizaines de milliers d’entre-nous n’étaient pas les otages de l’État, seuls dans leurs périples carcéraux individuels, isolés de tous et réprimés en silence. Pourtant nous sommes tant à avoir un frère, une amie, un cousin en taule, à visiter un proche incarcéré au parloir, nous sommes tant à finir par trouver cela banal. Un petit séjour en taule, après tout, on est pas mal à y avoir gouté, une fois, deux fois, trois fois ou plus, de près ou de loin, dans les faits ou par procuration.

Enfermer des êtres humains dans des cages de quelques mètres carrés pendant des mois ou des années, annihiler toute volonté en eux, les presser comme des citrons, les briser, les empêcher d’aimer, les harceler, les droguer, les frapper, les juger, les tuer, les traiter comme personne n’ose traiter de la merde et les soumettre à un travail de forçat ; la taule, c’est la barbarie dans toute sa banalité, c’est le règne total d’une poignée de sadiques et de petits exécutants obéissants. C’est le dernier souffle d’une balle qui vient se loger droit dans notre tête pendant que tout le monde regarde ailleurs, trop préoccupé par sa propre misère. C’est la manière par laquelle ce monde se venge contre ton anormalité ou contre la concurrence. C’est une des manières par lesquelles ce monde force la paix.

La prison a au moins un mérite, avec elle les choses sont claires : pas de bla-bla ou presque, une société qui a besoin de prisons pour se maintenir est une société qui a déclaré la guerre à une partie d’elle-même. Une société qui s’enorgueillit de gérer avec tant de violence ces usines de mort est une société qui offre son cou à la guillotine de la révolte, qui justifie la nécessité de sa destruction. Ils auront beau réformer les prisons en long et en large, plaquer les cellules d’or, les climatiser ou raccourcir la taille des matraques, les coups feront toujours aussi mal et la prison restera le même problème qu’elle aura toujours été. C’est l’audace de la liberté qui importe, pas la lâcheté du statu quo de l’aménagement de la contrainte.

Une prison acceptable est une prison qui brûle.

On parle déjà d’une trentaine de morts en détention depuis le début de l’année. On ose encore nous parler de suicides et d’accidents... On ose insinuer qu’il est anodin de se pendre dans une prison, qu’il est anodin de mourir « accidentellement » sous les coups des matons ou d’autres détenus. On nous parle de « suicides » pour faire croire que ce n’est pas l’Administration Pénitentiaire et l’État qui tuent. Mais nous affirmons que chaque mort en prison est un assassinat de l’Administration Pénitentiaire et de l’État. Considérer les choses autrement, c’est affirmer que les conditions de vie du dehors et du dedans sont les mêmes. C’est affirmer que la prison n’existe pas. Et pourtant le dedans et le dehors ne se différencient que par leur degré d’intensité. La prison n’est rien d’autre que le reflet exagéré de cette société qui se regarde dans un miroir grossissant.

Tout est pire que dehors en prison, et pourtant, tout est tellement pareil que dehors...

La même merde, les mêmes mécanismes autoritaires, la même domination, la même violence inhérente à la paix sociale, le même fichage, les mêmes rapports dégueulasses entre les gens, qu’ils soient économiques ou sociaux.
Il est si difficile de parler sereinement de la prison. Il est si difficile de ne pas se laisser plomber par l’atmosphère poisseuse qu’elle disperse autour de nos vies. Mais ce ne sont pas des larmes qui en viendront à bout, au contraire, on ne peut que se noyer avec des larmes. L’indignation, elle, n’a jamais fait tomber un seul mur, et l’on ne viendra jamais à bout de la prison par le biais du Droit ou de la Loi, puisque c’est de leurs pierres qu’elle est construite.

Dans cette société qui a besoin d’enfermer : prisons, psychiatrie, centres de rétention, gardes-à-vue, internats, écoles, maisons de retraite, camps humanitaires, usines, hôpitaux, centres éducatifs fermés, barres d’immeubles, établissements de réinsertion scolaire etc. Dans cette société où certains font le choix de devenir mâtons, juges ou flics, notre choix est clair : Feu à toutes les prisons. Feu à l’Etat.

Les prisons doivent être détruites une par une, pierre par pierre, maton par maton, juge par juge.


Détruisons les prisons en détruisant la société, parce qu’une société qui a besoin d’enfermer et d’humilier est elle-même une prison.
Détruisons les prisons avec rage et joie.




[Affiche trouvée sur les murs de plusieurs villes, juin 2011]

http://www.non-fides.fr/?Affiche-Feu-a-toutes-les-prisons

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