sabato 7 gennaio 2012

Belgique : Brique par brique...


En janvier 2012, le nouveau centre fermé de Steenokkerzeel, dit "Caricole", fermera ses portes. Ce nouveau centre fermé au bout de la piste de l’aéroport a pour but d’enfermer les plus récalcitrants parmi les sans-papiers que l’Etat cherche à déporter. Il servira comme moyen de pression afin de dissuader et de mater les révoltes à l’intérieur des centres. A noter d’ailleurs que son ouverture a été retardée de plus d’un an, probablement grâce aux luttes en cours et aux sabotages anonymes sur le chantier.

Le nouveau gouvernement a manifesté son intention de "durcir la politique d’asile", tout comme il prévoit de durcir "la politique carcérale", "la politique budgétaire", "la politique d’allocations et de pensions",... Les indésirables sont nombreux : que ce soient des sans-papiers, des prisonniers, des pauvres, des vieux, des ouvriers. Tous doivent accepter que les années à venir seront "maigres", que les miettes qui tombent de la table des riches et du pouvoir seront rares. Entretemps, les positions se fortifient : le patronat belge mène des campagnes contre des grévistes, les institutions soi-disant d’aide comme le CPAS fermeront les portes de leurs centres d’accueil pour les sans-abris qui en plus n’ont pas de papiers, les syndicats haussent le ton afin de garder le contrôle sur leurs "troupes" qui veulent peut-être en découdre,...

Mais retournons à ce nouveau centre fermé. Il y a une semaine, une manifestation sauvage a parcouru les rues de Molenbeek. Tracts, affiches, slogans et tags contre les prisons et les centres fermés, contre l’Etat et le pouvoir. Le lendemain, la police empêche par les gros moyens une manifestation devant le nouveau centre fermé : des centaines de policiers anti-émeutes, la cavalerie fédérale et une autopompe protègent le centre. Le bourgmestre de la commune de Steenokkerzeel prend même un arrêt interdisant tout rassemblement. Il faut dire que les dernières manifestations qui s’y sont déroulées ont été assez agitées. Destructions d’infrastructure aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur et une évasion ont donné un élan libérateur à ces rassemblements souvent relativement impuissants.

Quelques heures plus tard, à Bruxelles, des dizaines de personnes cagoulées s’attaquent à l’Office des Etrangers : le hall d’entrée est dévasté, les vitres cassées, des fumigènes et des feux d’artifice sont jetés à l’intérieur de l’énorme bâtiment. Pour rappel, c’est l’Office des Etrangers et son armée de fonctionnaires qui prennent les décisions concernant les centres fermés, les déportations, l’octroi des permis de séjour, des régularisations. Nous nous reconnaissons dans cette attaque directe contre un des responsables de la machine à expulser, et c’est avec beaucoup de joie que nous appelons tout ceux qui veulent se battre pour la liberté, à continuer sur le chemin d’une lutte sans médiation, une lutte qui passe à l’offensive contre ce qui nous étouffe.

Rappelons encore que ces deux dernières années, la lutte contre la construction du nouveau centre fermé à Steenokkerzeel a entre autres choisit ce chemin-là. Les constructeurs du centre, les entreprises comme Besix et Valens, ont été ciblées à de nombreuses reprises par des actions directes, des sabotages, des incendies, des attaques, tout comme les entreprises qui se font du fric avec l’exploitation de ces centres comme ISS Cleaning, Sodexo, la Banque de la Poste, Dalkia ou encore les institutions qui font tourner le carrousel des papiers comme les administrations communales. Car la machine à expulser peut être attaquée partout, par chacun et chacune, avec les moyens qu’il ou elle juge adéquats.

Luttons pour rien de moins qu’un monde sans frontières.
Feu aux papiers, feu à l’Etat et vive la liberté !

Extrait de Hors Service n°24, Belgique, décembre 2011.
http://journalhorsservice.blogspot.com/

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